Roland Agret - Mon corps en otageL'explication est claire. Prendre son corps en otage , le faire souffrir jusqu'à la mort s'il le faut, est pour Agret le seuil moyen de se faire entendre. Il va de mutilation en mutilation, des plus spectaculaires au plus douloureuses. Il refuse toute compromission avec le système qui le punit injustement.Ce témoignage me donne à réfléchir sur l'utilisation par l'institution du droit "aux études", un moyen de faire pression, un moyen d'obtenir docilité et soumission. Avec toujours la menace de se voir supprimer cet "avantage".
Véronique Vasseur - Médecin-chef à la prison de la SantéLire l'état de la prison tant sur le plan sanitaire que sur le plan purement médical c'est forcément se demander comment des détenus peuvent (pourraient) étudier en prison entre les rats et les cafards et autres souris ; les cris, les crises, les coups, la peine ou encore la promiscuité ... Bref choisir comme titre de mémoire "l'école en prison - outil de résiliance ?" parait décalé tant il semble seulement possible que de survivre et encore dans quelles conditions !j'ai presque honte, en lisant les lignes du docteur Vasseur, de me laisser aller à espérer une utilité possible de l'emprisonnement (dans le cadre de l'étude, pas dans celui de l'exemple !)
Dire que ce livre met mal à l'aise est peu dire ... Je comprends le bruit qu'il a pu faire. Toute cette souffrance, cette inhumanité dont nous sommes collectivement un peu responsable ...
Loïk Le Floch-Prigent - Une incarcération ordinaire
Surprise, le Floch-Prigent a non seulement de l'humour, mais aussi une analyse profonde de ce qu'il a découvert en prison. Il parle simplement et efficacement de la précarité du détenu "à la merci d'un mouvement ou d'un mot de mauvaise humeur". Il raconte avec humour mais aussi avec humeur la nourriture ou la promenade. Il fait mal lorqu'il dit "j'ai bien compris que , pour vivre corectement la prison, il fallait se sentir coupable et ne plus avoir ce ressentiment de l'innocent injustement incarcéré qui mine le quotidien" ... La dénonciation du système carcéral par Loïk Le Floch-Prigent qui l'a vécu est touchante, il raconte l'intime de la prison, la peur comme les rencontres. Là encore on se sent coupable de ne rien faire, de ne rien dire. La prison bien - au delà de la privation de liberté - apparait une fois encore inssuportable ...
Ayant contacter Loïk Le Floch-prigent, je me dois d'en savoir plus sur l'affaire Elf. Je m'adonne donc à la lecture de son bouquin sous forme d'entretiens.
Pour en savoir plus sur Le Floch-Prigent et son incarcération, le site de son commité de soutien : www.leflochprigent.com/
Michel Niaussat - Prison, ma colère
27 ans aumonier de prison, Niaussat dénonce depuis plus de 10 ans les conditions de vie dans les maisons d'arrêts. C'est un livre de colère qui confirme que les conditions difficiles dans lesquels vivent des "présumés innocents". La maison d'arret inventée pour ne recevoir que des prévenus et des courtes peines ... Comment inscrire dans cet univers une possibilité de reconstruction humaine dans l'étude. Niaussat ne l'aborde pas hélas.
Gabriel Mouesca - La nuque raide
Gabriel Mouesca est actuellement le Président de l'OIP (Observatoire Internationnal des Prisons).
Un livre en trois partie. Une première explicative de la cause basque, une seconde sur le dedans et la dernière sur le dehors d'après enfermement. C'est un témoignage à la fois fort et sensible mais distancié qui donne matière à la réflexion et plus encore à la recherche. 4 pages (sur 200) sur "l'école en prison" sujet de ma recherche.
Pour en savoir plus sur le livre et la personnalité de son auteur : www.philippe-rey.fr/documents/homme_revolte.html
Livrozet Serge - De la prison à la révolte
Serge Livrozet passe le bac en prison. A suivre dans son livre ? (en cours de relecture - je l'ai déjà lu en 73 pour mes 15 ans ...).
Quelques pages sur les études en prison : sur le besoin de silence alors que la promiscuité est la règle. L'heure d'extinction des feux difficilement consiliable avec l'exigence des études.
Livrozet le révolté croit à sa réadaptation, il écrit page 157 "au bout de deux ans d'incarcération la-bas je me sentais bel et bien, grâce à mes études frutueuses, une espéce d'homme nouveau, prêt à s'insérer dans la vie, à prendre place dans la société".
Le site de Livrozet, site d'auteur et site partisant à visiter si on y croit :www.serge-livrozet.com/ attention tout de même la dernière mise à jour est de 2000 ...
Claudel Philippe - Le bruit des trousseaux
Petit ouvrage émouvant d'un enseignant (11 ans tout de même) en maison d'arrêt. J'y relève quelques événements susceptibles d'alimenter mes recherches . Ainsi page 92 (éd de poche) :"une gardienne refusa pendant trois semaines d'appeler un détenu qui suivait pourtant depuis deux ans mes cours "non je ne le prends pas me disait-elle. Tu comprends, en ce moment je le sens dangereux. Intuition." ou encore page 93 :"La fierté des détenus qui réussissaient à un examen (...). Continuer à être. Redevenir."
Quelques lignes d'espoir dans un livre de désespoir fidèle reflet d'un lieu de désespérance ?